Jamie Dimon rattrapé par l'affaire Madoff
Les autorités américaines soupçonnent JPMorgan Chase d'avoir omis de déclencher l'alarme au sujet du schéma de Ponzi de Bernard Madoff.
Voilà
qui commence à sacrément peser sur les épaules de Jamie Dimon... La
banque JPMorgan Chase est à nouveau sous le coup d'une enquête des
autorités fédérales, cette fois au sujet de l'affaire Madoff, révèle le «
New York Times ». Les enquêteurs se demandent si JPMorgan n'a pas
enfreint la loi en « omettant » de répercuter auprès des autorités
d'éventuels soupçons sur le schéma de Ponzi monté par Bernard Madoff et
éventé en 2008.
«
Nous pensons que le personnel en charge du dossier Madoff a agi de
bonne foi et a cherché à se conformer à l'ensemble de la législation
relative au blanchiment et à la régulation » », a déclaré un
porte-parole de la banque. Mais Bernard Madoff lui-même jette de l'huile
sur le feu. Condamné en 2009 à 150 ans de prison, il a réaffirmé,
mardi, dans un email à la chaîne FOX, sa certitude que « les banques
savaient nécessairement » la nature de ses activités financières.
Bernard
Madoff a mis en cause le fiduciaire Irving Picard, chargé de récolter
des fonds pour les victimes de l'arnaque, pour n'avoir pas creusé plus
le sujet des « omissions » de plusieurs banques. Irving Picard a fait
répondre par l'un de ses porte-paroles que « la crédibilité de Madoff
est hautement suspecte et n'a pas de valeur substantielle ».
Le
problème pour JPMorgan, c'est que cette affaire s'ajoute à une longue
succession de « bugs » qui commencent à peser sur sa réputation. Au
total, pas moins de huit agences enquêtent en ce moment sur JPMorgan
Chase, de la Federal Deposit Insurance Corporation à la Commodity
Futures Trading Commission. Le bureau du Contrôleur de la Monnaie, son
régulateur premier, lui reproche d'avoir fait saisir à tort les biens
immobiliers de plusieurs milliers de propriétaires en difficultés.
La
banque reconnaît avoir eu quelques ratés, mais « nous sommes en train
de les traiter », souligne un porte-parole. Il n'en reste pas moins
qu'un an après l'affaire de la baleine de Londres, qui s'est soldée par
une ardoise de 6,2 milliards de dollars, la crédibilité et surtout
l'influence de Jamie Dimon à Washington semblent émoussées. Au point que
des membres du conseil d'administration s'en émeuvent, selon le « New York Times ».
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