Zone euro: la BCE s'inquiète pour la reprise et cherche de nouveaux instruments
La
Banque centrale européenne (BCE) est "prête à agir" et cherche de
nouveaux moyens de soutenir l'économie de la zone euro, dont la reprise
est sujette à des "risques à la baisse", selon son président Mario
Draghi jeudi.
"La faiblesse économique s'est poursuivie en début
d'année. Une reprise graduelle est attendue dans la deuxième partie de
l'année mais sujette à des risques à la baisse", a déclaré M. Draghi
lors de sa conférence de presse mensuelle à Francfort, soulignant que la
BCE poursuivrait sa politique monétaire accommodante aussi longtemps
que nécessaire.
Parmi les risques en question, M. Draghi a
mentionné "une demande intérieure plus faible qu'attendu" ou encore des
réformes structurelles insuffisantes dans les pays de la zone euro.
La
BCE est "prête à agir" et examine "divers instruments" grâce auxquels
elle pourrait soutenir l'économie toujours chancelante de la zone euro.
"Nous devons réfléchir intensément pour trouver quelque chose qui soit à
la fois utile et compatible avec notre mandat", a précisé son
président, et "prendre en compte l'expérience d'autres pays".
Il a assuré chercher de l'inspiration "à 360 degrés", c'est-à-dire partout.
La
Banque d'Angleterre rachète par exemple directement des titres
d'entreprises, la Banque du Japon a décidé jeudi d'accélérer et
d'amplifier ses mesures d'assouplissement monétaire et d'augmenter ses
achats d'obligations d'Etat. La Fed américaine mène également
actuellement une politique monétaire ultra-accommodante pour accompagner
la reprise économique aux Etats-Unis.
De nouvelles mesures
non-conventionnelles devront impliquer "d'autres acteurs", a-t-il encore
dit, citant les gouvernements, et les banques centrales nationales.
M.
Draghi en a profité pour exhorter une nouvelle fois les pays de l'union
monétaire à continuer leurs efforts en matière de réformes et de
redressement de leur budget.
Interrogé sur la difficulté des
entreprises à accéder au crédit dans les pays en crise de la région,
notamment pour leurs Petites et moyennes entreprises (PME), M. Draghi a
encore averti que "la BCE ne (pouvait) pas remplacer le manque d'action
des gouvernements" sur ce front, tout comme elle ne peut pas remplacer
le "manque de capital dans le système bancaire".
"L'une de nos
mesures exceptionnelles permet déjà aux banques de prêter aux
entreprises et d'utiliser ces titres de créances comme garanties pour se
refinancer en liquidités auprès de la BCE. Cela fonctionne
merveilleusement dans certains pays et pas du tout dans certains pays de
la périphérie, nous devons comprendre pourquoi, suivre cela de près",
a-t-il dit.
Egalement interrogé sur la crise chypriote et sur ses
éventuelles conséquences pour l'ensemble de la zone euro, M. Draghi a
souligné à plusieurs reprises que le cas chypriote n'était en aucun cas
un modèle de résolution de crise applicable à d'autres pays.
La
BCE avait précédemment annoncé le maintien de son principal taux
directeur à 0,75%, son plus bas historique et le niveau qu'il occupe
depuis juillet 2012.
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